Mehran Tamadon

En 2^e année, l’atelier documentaire est un des deux grands exercices de l’année. Un cinéaste « grand intervenant » extérieur à l’école est invité pour encadrer cet atelier et lui donner une coloration personnelle. Cette année, l’atelier a été confié au cinéaste Mehran Tamadon. Réunissant toute la promotion, une période dite « d’approche de la forme documentaire » est proposée à tous en amont de la réalisation des films. C’est l’occasion de découvrir des formes différentes de cinéma. Des cinéastes et des producteurs viennent présenter leur travail et rencontrent les étudiants. Six films sont ensuite réalisés par les étudiants de la promotion, chacun dans son poste.

Né en 1972 à Téhéran, Mehran Tamadon étudie l’architecture à Paris puis retourne vivre quelques années en Iran, en 2000. Il commence alors une carrière artistique : scénographie, installation artistique au Musée d’art contemporain de Téhéran, publication de deux essais en langue persane, etc. En 2004, il réalise son premier moyen-métrage documentaire, Behesht Zahra - mères de martyrs, tourné dans le cimetière de Téhéran. Il y découvre un univers religieux très différent du monde dans lequel il a grandi et rencontre de nombreux défenseurs de la République Islamique d’Iran. En 2009, il réalise Bassidji, un long-métrage documentaire, dans lequel il entreprend de filmer ses tentatives de dialogue avec ceux qui soutiennent le régime iranien. Il poursuit cette démarche dans son dernier film Iranien (2014), dans lequel il convainc quatre mollahs de venir habiter et discuter avec lui pendant deux jours dans une maison. Dans ce huis clos, les débats se mêlent à la vie quotidienne pour faire émerger sans cesse cette question : comment vivre ensemble lorsque l’appréhension du monde des uns et des autres est si opposée ? Sélectionné au festival de Berlin, le film a reçu le Grand Prix du festival du Cinéma du réel 2014 et a été primé dans plusieurs autres festivals.